Développement à long terme 3.0

Le sport a le potentiel d’avoir une incidence positive à long terme sur la vie de toutes les personnes. Sa valeur va bien au-delà du divertissement, de la santé et de l’exercice ou de la victoire. Les Canadiens apprécient le sport car il permet de forger le caractère, inculque des valeurs positives, apporte une satisfaction personnelle et favorise l’appartenance et l’inclusion au sein des collectivités. Les enfants qui jouent et qui font du sport ont non seulement accès à une voie qui leur permettra de faire de l’activité physique tout au long de leur vie, mais aussi de tisser des liens avec des personnes qui peuvent leur servir de modèles, de découvrir la nature et d’évoluer dans un environnement positif. Tous ces facteurs leur procureront des avantages considérables dans un horizon à long terme. – (CCES)

Le pouvoir du sport – Centre canadien pour l’éthique dans le sport


1. Sport de qualité

Le sport de qualité est un concept qui nous exhorte à faire mieux. Il repose sur du personnel qualifié, des environnements sains et de bons programmes. Il s’inscrit également dans une démarche d’amélioration continue.

Personnel qualifié : Personnes attentionnées, dignes de confiance, formées et bien renseignées, p. ex., entraîneurs, bénévoles, officiels, instructeurs, tuteurs, fournisseurs de soins, dirigeants et partenaires.

Environnements sains : Milieux qui créent des sentiments positifs et qui sont inclusifs, accueillants, sûrs, agréables et équitables.

Bons programmes : Programmes sûrs, centrés sur les participants, progressifs, stimulants, bien planifiés et conçus pour offrir des occasions de compétition significatives dans une perspective à long terme. Ces programmes sont en outre adaptés à l’âge et au stade de développement des participants.

Quel que soit le parcours sportif, il est de plus en plus manifeste qu’il est important de privilégier une culture et des valeurs positives. En ce qui concerne les programmes de voile, peu importe le contexte, il est nécessaire de créer des environnements facilitants, c.-à-d. des environnements qui comportent des exigences appropriées, des attentes élevées et une prise de responsabilité ET qui offrent beaucoup de soutien, permettent de s’épanouir sur le plan personnel, font la promotion de l’apprentissage et de la croissance et contribuent à bâtir la confiance. En somme, il s’agit d’environnements au sein desquels les personnes sentent qu’elles peuvent se fixer des objectifs à long terme.

2. Du développement à long terme de « l’athlète » au développement à long terme pour la voile

Les précédents cadres de « développement à long terme de l’athlète » étaient fondés sur une progression linéaire allant de l’acquisition des habiletés jusqu’au succès en compétition et variant en fonction de l’âge et du stade de développement. Bien que la performance lors des compétitions demeure un objectif, ce projet nous invite à élargir notre perspective et à définir et considérer tous les parcours qui peuvent être empruntés. Étant donné la diversité des activités de voile et la possibilité de s’impliquer dans celles-ci de différentes façons pendant toute la vie, cette démarche revêt une importance particulière. Il n’y a pas qu’une seule façon de définir les navigateurs, et nous devrions soutenir et apprécier tous les aspects de notre sport.

3. Des parcours qui s’entrecroisent

Nous commençons tous par acquérir les habiletés fondamentales. Au fur et à mesure que nous les développons, nous choisissons une voie qui nous est propre. Tous les participants ont un parcours et des objectifs spécifiques. Au fil du temps, tandis que nous franchissons diverses étapes dans notre apprentissage et notre vie, beaucoup d’entre nous souhaitent endosser des rôles différents dans le domaine de la voile. La voile compte une multitude de parcours qui s’entrecroisent, et les circonstances, l’expérience et la motivation façonnent la relation que nous entretenons avec notre sport. Quoi qu’il en soit, le développement doit être envisagé comme un processus à long terme.

Nous avons cependant tous un point commun : nous vivons des transitions parce que nous évoluons et que notre vie change. Ces transitions prennent des formes différentes, p. ex., le passage entre les études collégiales et universitaires, l’entrée dans le monde du travail, la fondation d’une famille, etc. Elles surviennent également lorsque nous changeons de classe, de club ou de programme ou que nous nous initions à un nouveau sport.

La capacité à participer et le point de vue des participants peuvent aussi fluctuer tandis qu’ils vivent ces étapes et ces transitions. Par conséquent, nous devons tous communiquer, collaborer et faire preuve de créativité et d’ouverture d’esprit afin de proposer des possibilités de participation pertinentes, accueillantes et accessibles qui répondent aux besoins variés des participants.

4. Littératie physique

Nous savons que le sport a une signification qui va au-delà de l’activité physique et, tout comme les loisirs, l’aventure et la compétition, la voile peut faire partie de notre collectivité, de notre identité, de ce qui nous unit et de ce que nous aspirons à faire tout au long de notre vie. La littératie physique se définit par « la motivation, la confiance, la compétence physique, le savoir et la compréhension qu’une personne possède et qui lui permettent de valoriser et de prendre en charge son engagement envers l’activité physique pour toute sa vie. »

En élargissant la portée de cette définition pour y inclure « la motivation, la confiance et les liens sociaux », nous reconnaissons qu’il s’agit là d’éléments essentiels qui aident les gens à participer et à s’épanouir grâce au sport. Ce point de vue nous incite également à ne pas uniquement nous concentrer sur le développement des habiletés techniques dans le cadre de nos programmes et de nos activités de formation et à nous interroger sur le soutien que nous pouvons apporter d’une manière plus générale aux participants et aux athlètes.

5. Compétition significative

Les occasions de compétition significatives sont adaptées aux besoins des participants et conçues pour favoriser leur développement à long terme et leur succès en compétition. Elles revêtent une importance toute particulière lors des stades Apprendre à naviguer, S’entraîner à s’entraîner et Compétition pour la vie. Peu importe l’âge des participants, l’initiation à la compétition représente un moment clé.

Les compétitions significatives :

-sont modifiées avec créativité afin de tenir compte de l’âge chronologique et du stade de développement des concurrents (p. ex., durée, règles ou format de course), souvent dans le but de favoriser le plaisir, l’effort, la solidarité et la progression. Ce principe s’applique à tous les stades de développement, y compris aux programmes pour adultes, qui peuvent adapter les formats de compétition traditionnels afin de tenir compte des exigences de la vie moderne;
-sont planifiées de manière intentionnelle afin de soutenir le développement des habiletés dans un cadre compétitif, et se situent dans la « zone de défi », c.-à-d. ni trop difficiles ni trop faciles pour que la compétition demeure serrée sans aboutir à des défaites écrasantes ou humiliantes;
-sont inclusives et axées sur l’égalité des chances en compétition;
-réduisent les coûts et les temps de déplacement au minimum;
-sont planifiées en s’appuyant sur de bons paramètres de charge d’entraînement, de récupération et de périodisation

Spécialisation hâtive : Il convient de rappeler que la voile est, en général, un sport à « spécialisation tardive ». Les athlètes sont susceptibles d’atteindre leurs sommets de performance au milieu de la vingtaine ou au début de la trentaine, comme on l’observe également dans des sports comme l’aviron, le triathlon, la course de fond, le golf, etc. Dans l’ensemble, les études confirment qu’une spécialisation hâtive dans un seul sport freine le développement des qualités athlétiques, de la littératie physique et de la prise de décisions créatives qui sont nécessaires pour réussir aux plus hauts niveaux de compétition. De plus, la spécialisation hâtive ou la surspécialisation accroît considérablement les risques de blessures dues à des mouvements répétitifs et d’épuisement chez les athlètes adolescents. Quel que ce soit le stade, les jeunes qui participent – de manière formelle ou informelle – à une variété de sports obtiendront de meilleurs résultats à long terme dans tout sport dans lequel ils et elles s’investiront ensuite de manière durable.