Terry McLaughlin a été intronisé au Temple de la renommée de la voile canadienne le 3 octobre 2021, à la suite de sa médaille d’argent aux Jeux olympiques de 1984 en Flying Dutchman en compagnie d’Evert Bastet. Discussion « Sur le pont » avec l’athlète de l’Ontario.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Vous avez remporté la médaille d’argent en Flying Dutchman aux Jeux olympiques de 1984. Comment vous sentiez-vous lorsque vous avez réalisé que vous étiez sur le podium?
Terry McLaughlin : Autant que je me souviens, c’était un très bon sentiment. Nous savions avant la dernière course que nous ne pouvions terminer plus bas qu’une deuxième position dans la régate. Lors de la dernière course, nous avons été appelés pour avoir traversé la ligne de départ trop tôt et nous avons dû y retourner. Nous étions assez certains que nous n’étions pas partis trop tôt puisque nous n’avions pas eu un bon départ et que tous les bateaux se ressemblaient avec des coques blanches et des voiles de foc Musto. Nous avons protesté auprès du comité de course, mais la preuve venant de la couverture d’un hélicoptère n’était pas assez claire pour gagner notre protêt. Ainsi, longtemps après l’audience de protestation, j’avais des émotions partagées de déception et de joie.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Vous avez remporté cette médaille avec Evert Bastet. Que vous souvenez-vous le plus de lui?
Terry McLaughlin : Evert est possiblement le meilleur membre d’équipage que le Canada n’ait jamais produit. Il était très bon avec le travail d’équipage, à réparer des choses et il avait une très bonne approche mentale même en quillards.
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À l’exception de la médaille, quel est votre meilleur souvenir des Jeux olympiques de 1984?
Terry McLaughlin : J’avais choisi de ne pas vivre dans le village des athlètes en voile à Long Beach, en Californie. Après avoir été les favoris pour la médaille d’or aux Jeux olympiques de 1980 en Flying Dutchman, mais incapable d’y participer en raison du boycott du Canada, je voulais tout faire en mon possible pour m’assurer que je ne faisais pas les mêmes erreurs que certains athlètes ont fait à leurs premiers Jeux olympiques. Une partie de ce plan était de rester très concentré. Nous nous étions entraînés pendant un mois dans un endroit éloigné du site olympique et avons emmené notre bateau sur le site olympique au dernier moment possible, juste à temps pour la mesure du bateau. Nous étions chanceux que nous avions un ami qui avait une maison à un canal à Long Beach où nous sommes restés pendant la période d’entraînement et j’ai décidé d’y rester pendant les Jeux. Dans la maison, il y avait mon père Paul, ma belle-mère Olga, ma sœur Tory et ma femme en devenir Mickey. C’était bien de partager cette expérience avec les membres de la famille.
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Quel a été votre plus gros défi vers les Jeux olympiques de 1984?
Terry McLaughlin : Evert et moi étions mieux préparés pour les Jeux de 1980. À ce moment, je venais de sortir de l’université et j’ai eu le temps de me préparer pour ces Jeux. Nous
avions un nouveau et rapide Flying Dutchman et avions remporté trois des quatre régates en Europe en 1980 qui menaient aux Jeux olympiques, incluant les Championnats du monde présentés un mois avant le début des Jeux et que nous avions remporté avec une course à faire.
En 1984, c’était différent. J’ai passé la plupart de 1982 et 1983 à naviguer sur des 12 mètres pour les essais de la Coupe des Amériques de 1983. Evert m’a rejoint pour la portion du 12 mètres en 1983. Au début de 1984, j’étais en Europe pour des régates en Flying Dutchman, alors qu’Evert ne pouvait participer à certaines en raison du travail. John Millen et moi avions terminé 12e aux Championnats du monde de Flying Dutchman en mai 1984 à La Rochelle, en France.
Un nouveau développement de gréement incliné a fait son entrée dans la classe Flying Dutchman et nous avons été lents à l’adopter. En fait, les Jeux olympiques étaient la première régate où nous l’avons utilisé alors qu’elle était plus vite lorsque le vent se levait que le mât traditionnellement plus droit. Nous étions également plus lents à atteindre les segments contre le vent en Europe pour des une raison inexplicable.
Lors de notre entraînement à Long Beach avant les Jeux, nous sommes devenus confortables avec le gréement incliné et nous avons travaillé très dur sur notre portée avec l’aide en entraînement de Jeff Boyd. Nos partenaires d’entraînement étaient les Canadiens Duncan Lewis et Ian Struthers qui sont arrivés deuxièmes lors des essais olympiques. Les deux équipes compétitionnaient sur des Flying Dutchman Mader 1983 construits par les Allemands. Nous n’arrêtions pas d’échanger de bateau en entraînement et nous avons trouvé que, peu importe qui naviguait le bateau de Duncan et Ian, celui-ci était plus rapide dans les segments de portée. C’était étrange alors que les bateaux devaient être identiques, mais nous avons prouvé notre thèse sans aucun doute. Alors, nous avons fait ce que je croyais que je ne ferais jamais et décidé de naviguer sur leur bateau lors des Jeux et nous étions plus compétitifs sur les segments de portée lors de la régate.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Vous étiez nommés au sein de l’équipe pour les Jeux de 1980 mais vous n’avez pu y participer en raison du boycott canadien. Comment vous sentiez-vous?
Terry McLaughlin : Le boycott de 1980 a été très difficile pour nous alors que le moment aurait été parfait pour notre équipe. Nous naviguions très bien et nous avions un bateau rapide. J’ai tenté de justifier le boycott politiquement pour un bout, mais lorsque j’ai appris que la vente du blé canadien en Russie avait doublé cette année-là, je savais que le boycott était seulement un geste politique inutile qui n’a fait uniquement mal qu’aux athlètes. Au moins, nous avons eu une autre chance en 1984. Certains de nos coéquipiers en 1980 n’ont jamais eu une autre chance.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Votre frère Frank a également participé aux Jeux olympiques de 1984 en Dinghy à deux personnes. À quel point c’était spécial de participer aux Jeux olympiques avec votre frère?
Terry McLaughlin : C’était bien d’être sur la même équipe olympique que Frank et d’avoir également notre père présent, lui qui a participé aux Jeux de 1948 et 1952 pour le Canada. Puisque je ne suis pas resté dans le village olympique, je n’ai pas vu beaucoup Frank.
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Votre père Paul était également un Olympien en voile à Londres en 1948 et à Helsinki en 1952. Quel a été son impact sur votre carrière en voile?
Terry McLaughlin : Mon père Paul et ma mère Mary, qui était une très bonne navigatrice à sa manière, étaient les raisons pour lesquelles j’ai commencé la voile. Tout ce qu’ils ont fait a été de m’exposer au sport, mais ils ne m’y ont jamais poussé. Nous avons vécu sur les îles de Toronto pendant les étés et, assez tôt, nous avions un bateau en bois que ma famille et moi naviguions dans
le lagon et dans le port. Lorsque j’ai eu 10 ans, j’ai sauté sur ma bicyclette et je suis allé au club junior du RCYC. J’ai navigué avec mon père en Dinghy international de 14 pieds, incluant assez jeune lors d’une compétition venteuse à CORK. Il ne criait pas dans le bateau, mais il avait des coudes persuasifs et doux lorsque c’était le temps pour moi d’aller sur le trapèze.
« Sur le pont » de Voile Canada :
À la suite de votre carrière en tant qu’athlète international, qu’avez-vous fait?
Terry McLaughlin : J’ai fait plusieurs choses en termes d’emploi dans ma vie. J’ai passé plusieurs années à vendre des obligations institutionnelles puis, j’ai travaillé pendant une période de temps avec mon cousin Paul David Phelan.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Que faites-vous maintenant?
Terry McLaughlin : Au cours des 15 dernières années, j’ai importé et distribué des chaussures, vêtements et biens en cuir Dubarry d’Irlande.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Vous avez participé à la Coupe Canada et à la Coupe invitation du New York Yacht Club avec d’autres membres d’équipage, tel que la jeune Mariah Millen. Quelles sont vos impressions?
Terry McLaughlin : Habituellement, je compétitionne dans des bateaux de quillards avec des gens plus près de mon âge, mais dernièrement, j’ai ajouté des jeunes membres. Mariah a tout d’abord navigué avec moi lors de la Coupe invitation NYYC Rolex de 2019 et je dois dire que, au début, elle était un peu comme un poisson hors de l’eau. Elle a toutefois appris rapidement et a progressé très bien en course en quillard.
« Sur le pont » de Voile Canada :
Que pensez-vous de la génération actuelle des navigateurs de voilier de haute performance au Canada?
Terry McLaughlin : Je n’en sais pas beaucoup sur les athlètes d’aujourd’hui en haute performance. Je suis content que, dans mon temps, nous avions des bateaux comme les Flying Dutchman, Star et 470 et que la kinétique n’était pas une grande partie de la victoire.