Paul Clifford a remporté la médaille d’argent dans la classe Great Grand Master en ILCA 6 en novembre aux Championnats du monde des maîtres de ILCA 2021 à Barcelone, en Espagne. Discussion « Sur le pont » avec le navigateur de Toronto.
Vous avez remporté la médaille d’argent aux Championnats du monde des maîtres en ILCA 2021 en Espagne au mois de novembre dernier. Quelle est votre réaction?
C’était magnifique. J’étais un peu surpris d’avoir si bien performé. Surpris parce que la plupart des compétiteurs étaient Européens et j’avais compétitionné contre seulement une couple d’entre eux avant. Je n’étais donc pas certain quant à comment me comparer face à eux. J’envisageais qu’ils étaient assez forts en tant que groupe alors qu’il y a tellement de bons navigateurs, des flottes innombrables en Laser européen et plusieurs compétitions pour perfectionner leurs habiletés. J’étais assez constamment près du groupe de front, ce dont je ne m’attendais pas. Toutefois, j’allais aux Mondiaux en pensant que j’avais le potentiel pour aller sur le podium.
Êtes-vous content de votre performance?
Oui, je suis très content. Je suis constamment arrivé deuxième à la première moitié de la régate. J’ai ensuite essayé de faire les choses à l’envers de Bill Symes qui a remporté chaque course. Ça n’a pas si bien marché… Il y avait une bonne raison pour laquelle il menait, donc me séparer de lui m’a habituellement causé de reculer quelque peu dans ces courses.
Est-ce que c’était votre première participation aux Championnats des maîtres?
J’ai compétitionné aux Championnats du monde à Kingston et au Mexique, et je n’ai pas particulièrement bien fait.
Comment vous êtes-vous préparé pour cette compétition?
Au cours des dernières années, j’ai essayé de compétitionner dans le plus de régate des maîtres en Amérique du Nord que possible (Florida Masters, Masters Midwinters, canadiens, américains, nord-américains, Caribbean Midwinters et les épreuves East Coast US). Je suis allé au centre d’entraînement en Laser à Cabarete DR à quelques reprises et j’ai trouvé ça utile. J’étais bien préparé pour les Mondiaux des maîtres en Australie, mais au grand désespoir de tous, ils ont été annulés en raison de la COVID-19. Heureusement toutefois, ils ont pu présenter le Championnat Australie-Océanie qui était prévu juste avant les Mondiaux. C’était la première fois que j’ai compétitionné contre Bill Symes, qui m’a battu au bris d’égalité pour l’emporter. De faire aussi bien était une surprise vraiment plaisante.
Combien d’heures par semaine vous entraînez-vous et comment gérez-vous votre temps personnel et professionnel?
Je suis sûr qu’il a des navigateurs maîtres qui travaillent religieusement et vigoureusement, mais je ne peux pas dire que je suis l’un de ceux-là. Ma motivation en entraînement physique est de le faire au maximum et assez souvent pour que je puisse être assez en forme pour apprécier la course plutôt que d’être préoccupé par la douleur. J’essaie d’éviter que ce soit un supplice de compléter une journée complète de course. Pour un Great Grand Master (65 à 74), je pense que je suis assez bien préparé physiquement et mentalement pour les grands vents. Et j’aime la météo plus difficile. J’essaie de naviguer le plus que je peux, non seulement en Laser, mais également en Albacore avec ma femme (il y a une excellente flotte au Outer Harbour à Toronto – en plus d’une grande flotte de maîtres en Laser à Water Rats).
Qu’aimez-vous le plus de la voile?
J’aime tout de la voile : comment ça implique tous les sens et facultés, que c’est à la fois un défi physique et stimulant mentalement, que ça se déroule habituellement dans de beaux endroits, tout en expérimentant la force du vent et la sensation du bateau dans l’eau, la nature de la compétition (dans ce sens toutefois qu’alors que l’un compétitionne contre l’autre, il y a une très intense compétition contre soi-même), la variété des conditions météorologiques et la force brute et imprévisible de la nature, les manœuvres rapprochées au départ, les virages à la marque et la ligne d’arrivée, et le jeu tactique. La discipline mentale que ça nécessite d’aller outre la déception de faire une erreur ou d’avoir une mauvaise course (de se ressaisir, de passer à autre chose et de revenir dans la course). Ça fait partie de d’autres choses.
Qu’est-ce que la voile vous amène toujours?
Il y a deux choses particulièrement à ce moment de ma vie. Premièrement, j’ai commencé à naviguer autour de dix ans et j’ai compétitionné dans des programmes et compétitions juniors, des courses inter collégiales aux États-Unis et j’ai tenté ma chance sans succès pour les Jeux olympiques il y a plusieurs années. À la suite de l’université, j’ai arrêté de faire de la voile pendant 35 ans et j’ai pratiquement perdu mon lien avec le sport. Depuis que je suis de retour aux compétitions, l’aspect qui a pris le plus de temps à revenir est l’intuition et l’instinct que j’ai développé au début de ma carrière. Je ne m’attends pas de tout ravoir, mais je peux sentir que certaines réactions d’intuition et d’instinct que j’avais l’habitude d’avoir reviennent. Deuxièmement, la voile me met toujours au défi. À cet âge, je suis motivé de seulement essayer et de continuer à m’améliorer. Si je sens que je m’améliore toujours alors ce parcours fonctionne comme ça devrait être.
Qu’est-ce qui s’en vient pour vous? Visez-vous les prochains Championnats du monde des maîtres?
Les prochains Mondiaux des maîtres est en juin à Puerto Vallarta, au Mexique, et je planifie y être.