Michael Brodeur a été le meilleur Canadien aux Championnats du monde de Formule Kite 2021 présentés en Italie avec une 51e position. Conversation « Sur le pont » avec l’athlète de Montréal.
Es-tu satisfait de ta performance aux Championnats du monde?
Je peux toujours faire mieux! Mais j’ai atteint mon objectif de terminer au milieu de la flotte et d’être le meilleur Canadien.
Qu’as-tu appris de ces Championnats du monde?
Je dirais que mon plus gros défi était de gérer les tactiques de flotte. C’est complètement différent de débuter une course avec 30 compétiteurs qui sont tous aussi bon sinon meilleur que toi. Puisque le kite foil va à une vitesse d’environ 25 nœuds face au vent, de tout donner en partant une petite fraction de seconde trop tôt ou trop tard peut me faire dépasser la ligne de départ ou être en retard par une grande distance. Si tu maîtrises bien ce point, le prochain gros défi est de trouver et d’amurer pour une ligne claire vers la marque sans s’entremêler avec personne. C’est tellement difficile puisque la plupart de la flotte arrive à la marque face au vent un peu plus d’une minute après le départ et la ligne de la flotte est très dense.
Si je réussis à maîtriser ces deux points, je devrais avoir de bons résultats. La bonne nouvelle est que je sens que mes manœuvres et ma vitesse sont comparables aux autres pour être compétitif.
Que devras-tu travailler?
La gestion de la flotte est si cruciale, spécialement lors du premier segment de course. Mais également compartimenter quand et à quel niveau je le fais. Aussitôt que tu commences à penser aux stratégies de course ou aux tactiques de flotte, tu ralentis. C’est ce qui pourrait faire la différence entre atteindre la marque en premier ou avoir à négocier une ligne de course très occupée.
Peux-tu parler de la scène internationale qui a pris part à ces championnats du monde?
La flotte est très bien développée et le niveau de compétition est aussi élevé que n’importe quelle classe olympique! Plusieurs des meilleurs compétiteurs en font depuis presque dix ans maintenant, et il y a également une grosse arrivée de navigateurs de voiliers expérimentés qui viennent de d’autres classes maintenant que le kite foiling est une épreuve olympique.
Comment et quand as-tu débuté la voile?
Je suis tellement chanceux d’avoir des parents qui m’ont introduit à la voile quand j’étais enfant. À tous les étés, ma mère et mon père nous amenaient, moi, mes deux frères et ma sœur, sur le fleuve de Montréal jusqu’aux Thousand Islands pour deux semaines sur un C&C 29. J’ai commencé à naviguer sur un Dinghy au sein de l’équipe junior du Club de yacht de Pointe-Claire lorsque j’avais neuf ans dans un CL14, et j’ai commencé à y travailler en tant qu’instructeur lorsque j’ai eu 16 ans. J’ai commencé à courser sur un skiff 49er en 2008, ce qui a vraiment été le début de ma passion pour la course et la vitesse.
Comment et quand as-tu commencé le Kite Foiling?
J’ai débuté le kiteboarding en 2013. Dans ce temps, j’apprenais à conduire une planche de course Formula class 3 fin qui a été brièvement prévue pour les Jeux olympiques de 2016. L’année suivante, j’ai eu mon premier hydrofoil et je suis rapidement devenu plus intéressé à la course en kite foil qu’en 49er.
Pour quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de Kite Foiling, pourquoi est-ce que tu aimes ça autant?
Kite Foil est la meilleure façon d’avoir accès à la voile de haute performance ultra. Il n’y a pas de meilleurs sentiments que d’aller à 25 nœuds face au vent et 35 contre. C’est ce qui se rapproche le plus de la haute vitesse des courses en flotte de style GP en voile tout en étant également la classe olympique la plus accessible et abordable.
Qu’est-ce qui s’en vient pour Michael Brodeur?
Je prévois continuer à courser! Cette compétition était notre troisième et la dernière en vue de la qualification pour l’équipe nationale. Je vais donc attendre et voir si je m’y qualifie. Si oui, je participerai à beaucoup plus de compétitions internationales l’an prochain. Je veux continuer pour que la prochaine génération de jeunes navigateurs canadiens puisse avoir quelqu’un de qui apprendre et à battre. Ultimement, je veux tenter ma chance pour les Jeux olympiques, mais je veux que la route vers ceux-ci inclus le développement au niveau canadien et je serai encore plus content de voir davantage de navigateurs canadiens batailler pour cette place olympique.