Marie-Andrée Poulin a été journaliste culturelle et météo à TVA et à LCN pendant de nombreuses années. Discussion « Sur le pont » avec celle qui a été porte-parole de la Coupe Femina qui a eu lieu du 7 au 10 juillet dernier.
Quand et comment avez-vous commencé la voile?
On a commencé en 2017. Mon chum (Richard Petit) m’a parlé de son désir d’avoir un projet familial. Il a toujours eu envie de naviguer et a toujours été attiré par l’eau. Je trouvais l’idée géniale! Il est vrai qu’à ce moment-là, nous étions toujours à la course, à tout planifier, concilier le travail et la vie familiale, alors trouver du temps de qualité ensemble n’était pas évident. Nous étions néophytes alors nous avons passé une semaine sur un catamaran aux Bahamas et tous les trois, nous avons eu la piqure!
Nous avons donc commencé à suivre nos cours de navigation de plaisance, météo marine, radio VHF-ASN, secourisme pour ma part et en plus pour mon conjoint, les cours de voile élémentaire et intermédiaire, traverser l’Atlantique à la voile, sécurité et survie au large, navigation côtière intermédiaire et avancée, électricité à bord, ajustement des voiles et régates, météo marine avancée.
Nous avons acheté un catamaran, un Lagon 40 qui était en gestion aux Bahamas. Ma fille a depuis un camp de voile chaque été et nous allions passer nos vacances sur le bateau. Nous avons aussi passé un mois complet là-bas sur notre bateau. C’était parfait!
Avez-vous toujours votre bateau?
Nous avons vendu notre catamaran Lagon 40 et nous sommes en train d’évaluer nos besoins pour le prochain achat.
Avez-vous fait de grands voyages en voilier jusqu’ici?
Nous sommes partis un mois tous les trois et nous avons navigué dans les Exumas. Nous aimerions partir un an tous ensemble d’ici la fin du primaire de notre fille Gabrielle. Elle est en troisième année alors d’ici trois ans certainement.
Vous avez été porte-parole de la Coupe Femina 2022. Pour ceux qui ne connaissent pas l’événement, de quoi s’agit-il exactement?
Vous avez été porte-parole de la Coupe Femina 2022. Pour ceux qui ne connaissent pas l’événement, de quoi s’agit-il exactement?
Il s’agit d’un défi nautique de huit à dix heures de navigation où les courants, les marées et les vents réservent souvent bien des surprises aux participantes. Le parcours 2022 était établi entre la Baie de Beauport et la Baie de Cap-Rouge, combinant bouées et distance.
Mais au-delà de la régate, il y a le message fort suivant qui est véhiculé, celui de la démocratisation de la voile féminine. Par ce grand rassemblement, nous avons eu cette année 150 femmes dans 35 bateaux. L’image veut tout dire : les femmes prennent leur place et elles ont leur place. La navigation et la voile, comme dans bien d’autres domaines, peuvent être perçus comme étant plus « masculin » des fois.
Michelle Cantin, la formidable fondatrice et présidente, a aussi eu la bonne idée dès le départ d’encourager la relève et de faire découvrir la voile aux adolescentes. Certaines des éditions précédentes font toujours partie des équipages et il y en a même une qui a son propre bateau. C’est fantastique! J’adore l’idée de faire naître de nouvelles passions et la voile véhicule de si belles valeurs. La Coupe Femina est, au-delà de la course, une expérience unique et enrichissante. Elle me rejoint puisqu’elle favorise le dépassement de soi, l’esprit d’équipe, le respect de la nature, l’endurance et la motivation.
Cette année, il y a eu un bel ajout: le « Femina Challenge » qui s’adresse à celles qui souhaitent augmenter le degré de difficulté. En plus de prendre part à la Coupe Femina du samedi, les équipes participantes étaient soumises à deux épreuves le vendredi. Depuis 2014, des centaines de navigatrices de partout au Québec et même d’au-delà, font cap annuellement sur Lévis pour vivre le défi de la Coupe Femina sur le majestueux fleuve Saint-Laurent.
Comment s’est passée l’édition de cette année?
Ce fut un autre beau succès! La météo était parfaite! Il a fait beau pendant toute la fin de semaine! Nous avons eu du vent, et des fois non, du courant, des marées, tout ça à prendre en considération, et la bonne humeur était au rendez-vous. Quoi demander de plus?
La beauté de la chose réside aussi dans le fait que nous ne nous connaissons pas. Chaque fois, je découvre de nouvelles équipières, j’apprends à connaitre de nouvelles personnes, à naviguer avec elles et je trouve que c’est fascinant! J’adore rencontrer des gens et revoir certains visages, en découvrir d’autres, et retrouver la formidable équipe qui fait un travail extraordinaire pour organiser et coordonner tout ça me réjouit au plus haut point!
Y avez-vous participé personnellement?
Oh oui! Je suis non seulement porte-parole, mais je suis aussi une participante! Je ne bouderai pas mon plaisir! C’est si agréable de parler non seulement de quelque chose qu’on aime, mais de le faire. D’y participer aussi pour moi est tout naturel et j’adore l’événement.
Que retenez-vous de votre participation à cette édition?
Il y avait six équipes et nous avons terminé sixième. Mais nous sommes rentrées à quai en sécurité, en santé et le bateau en parfait état. Nous avons fait de notre mieux et nous avons eu énormément de plaisir alors, pour nous, tous les objectifs sont atteints!
Au-delà de la course, il y a le plaisir de faire de la voile ensemble, il ne faut pas l’oublier! Je trouve que ce fut une édition parfaite du début à la fin! Il y avait beaucoup d’activités et tout s’est vraiment bien passé.
Comment est-ce de participer à une compétition toute féminine?
C’est génial! Il y a une belle entraide, un esprit d’équipe et un positivisme qui rend la compétition vraiment digne d’intérêt. Nous sommes si heureuses de participer ensemble et ça se sent. Il y a une belle ambiance, des sourires à profusion, et sur l’eau, on se salue, on s’encourage et c’est vraiment beau à voir.
Comment vous trouvez la place de la femme dans le monde de la voile canadienne?
Je crois que les femmes prennent de plus en plus leur place. Il faut aussi leur laisser les mettre en valeur et les encourager. On doit continuer à avancer dans le bon sens comme dans bien des domaines d’ailleurs.
Qu’est-ce qui pourrait être fait pour améliorer la place de la femme dans le monde de la voile canadienne?
Des événements comme celui-là font en sorte que le message circule et que les femmes osent! C’est génial de voir ces régates féminines ainsi que des événements qui mettent la femme à l’avant-plan et ça doit continuer.
Qu’aimez-vous de la voile?
J’aime le sentiment de liberté qui l’accompagne! Lorsque je suis sur l’eau, je décroche complètement! C’est ce qui fait que j’ai eu la piqure aussi rapidement. Pour moi, mettre de côté le travail et le quotidien est extrêmement difficile. Dès notre première sortie sur l’eau en famille, je n’en revenais pas du calme, de la beauté de la nature, de sa force et du sentiment d’apaisement que j’ai ressenti. Il y a aussi l’aspect physique de la voile puisque je suis une personne active qui aime bouger. En fait, j’aime vraiment tout de la voile!