Sur le pont : John Kerr

John Kerr a été intronisé au Temple de la renommée de la voile canadienne le dimanche 3 octobre à la suite de sa médaille de bronze aux Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles dans la classe Soling (quillard à trois personnes) avec Hans Fogh et Steve Calder. Discussion « Sur le pont » avec le navigateur de l’Ontario.

Félicitations pour votre intronisation cette année au Temple de la renommée de la voile canadienne. Vos premières impressions?
De faire son entrée au Temple de la renommée est magnifique, spécialement avec tous ceux qui y sont. Dave Miller, John Ekels et Paul Cote ont mis la barre pour nous, alors qu’Andreas, Hans, Glen Dexter et Sandy MacMillan étaient de grands compétiteurs qui étaient toujours dans le match. De finir être intronisé avec Steve et Hans représente tellement!

Vous avez remporté la médaille de bronze en classe Soling aux Jeux olympiques de 1984. Quelles étaient vos premières impressions lorsque vous avez réalisé que vous étiez sur le podium?
C’était vraiment irréel mais, ceci dit, j’ai beaucoup réfléchi sur le parcours et le support que nous avons eu à travers les années de nos amis et de membres de la famille. J’étais debout là-bas avec deux de mes meilleurs amis et, honnêtement, ça m’a fait penser à la maison lorsque j’ai senti ce ruban dans mon cou et j’ai jeté un coup d’œil à Hans et Steve Calder et je les ai vu sourire. C’était une confirmation pour moi, et je crois pour eux aussi, que de s’améliorer à chaque jour est la formule gagnante et nous l’avons fait.

Vous avez remporté cette médaille avec Hans Fogh et Steve Calder. Que vous souvenez-vous le plus d’eux?
Ce n’est pas un secret que Hans et moi étions très proches. Tu ne navigues pas ensemble aussi longtemps que nous l’avons fait sans cette bienveillance et cette confiance. Il me manque beaucoup. Me demander ce que je me souviens de Hans et de compétitionner ensemble à travers ces années prendraient des journées. Hans était un compétiteur, un artiste et un comédien. Il était méthodologique et discipliné et, dans tout ce que nous avons fait ensemble, nous n’avons jamais laissé une pierre retournée. Hans croyait à la mentalité de l’équipe en premier et il a tellement donné à moi et au sport. Il s’est transformé d’un jeune athlète aspirant à un Olympien.

Et Steve Calder avait une grande feuille de route et un talent et Hans a vu ça très tôt et a convaincu Steve de se joindre à nous. Du moment qu’il a rejoint le bateau, Steve a fait une différence dans la façon dont notre équipage travaillait, dans notre communication, et Hans savait qu’il pouvait compter sur nous peu importe la situation. Steve parlait le langage des fabricants de voile également ce qui était majeur pour Hans et aussi pour Calder. Nous avons obtenu deux fabricants de voile de classe mondiale, ce qui était certainement un avantage. Calder pouvait également rire et nous avons eu du plaisir sur le bateau, ce qui était bien pour nous tous.

À l’exception de la médaille, quel est votre meilleur souvenir des Jeux de 1984?
Chaque Jeux olympiques a ses histoires et ses hauts et ses bas. Il y en a plusieurs. Une histoire amusante et que nous n’avons pas bien performé lors des premières courses et que la pression était présente. Nous avons alors loué un lecteur à vidéocassette et nous avons regardé un film de guerre là où nous restions. Le film était « The Great Escape » et nous avons réalisé que c’était une réelle situation de pression. Le jour suivant, nous avons débuté notre retour en remportant la quatrième course.

Quel a été votre plus grand défi vers les Jeux de 1984?
Le temps passé loin de la famille a toujours été un défi et, peut-être également, la réalité d’alors était que nous travaillions tous. Nous avions des emplois à temps plein, mais nous nous donnions comme objectif de nous entraîner et de naviguer à chaque jour. À 16 h la plupart des jours, nous étions sur l’eau jusqu’à la noirceur. C’était difficile pour toutes nos familles et nos amis, mais ce travail devait être fait. L’argent ne semblait pas être un défi dans ce temps. Notre attitude était que l’effort rapporte et que l’argent ne représentait pas tout, ça faisait seulement aider. Afin de poursuivre, après réflexion, c’était un véritable défi mental que je comprends seulement aujourd’hui – de croire en soi-même et de rester à ce niveau, ainsi que la volonté continue de tout faire ce que tu peux en tant qu’équipe et de coéquipier.

Je me souviens de ma plus grosse leçon, courtoisie de Dennis Toews, qui a navigué avec Hans et moi lorsque nous avons remporté, une après l’autre, les compétitions de plus de 100 bateaux Kiel Week et les Championnats Européens, et qui était : lorsque les choses allaient mal, je déviais un peu de mon focus. Il m’a souvent garder dans la bonne voie à mes débuts avec « récupérer, regrouper et reconcentrer » et me forçait à prendre cette énergie négative et la rediriger en allant de l’avant.

À la suite de votre carrière en tant qu’athlète international, qu’avez-vous fait?
Je me suis marié et j’ai eu deux magnifiques enfants et, lorsque je le pouvais, je redonnais au sport.

Après ma famille, j’ai eu deux amours en la voile et ma carrière. J’ai choisi le secteur de l’édition et ce domaine et magnifique parce que pour avoir du succès, vous devez tout d’abord être actif dans le marché que vous êtes pour ensuite être éditeur. Mon régime en voile de compétition m’a donné une nouvelle façon de voir les affaires et, encore aujourd’hui, nous avons des cycles de quatre ans et nous testons et poussons dans chaque direction. Nous étions les premiers éditeurs d’intérêt spécial avec des sites Internet et des versions numériques au Canada et nous avons mené la voie de la conversion du papier au numérique.

Et que faites-vous aujourd’hui?
Je travaille toujours activement dans l’industrie de l’édition et été actif au sein de plusieurs conseils d’administration également. Notre compagnie est la plus vieille firme indépendante et privée au Canada et je suis content de voir comment notre jeune nouvelle équipe est si compétitive and qu’elle nous pousse toujours vers l’avant en gardant en tête ce que nous faisons de mieux. Aujourd’hui, nous publions au Canada et aux États-Unis et nous sommes sur le point de retourner en Angleterre tôt l’an prochain. Mon rôle est d’entraîner et de consulter et j’ai encore beaucoup de clients avec qui je travaille directement également. Notre équipe n’est pas différente de notre équipage : c’est la famille. Elle partage les mêmes valeurs, l’engagement l’un à l’autre et le même désir d’être le meilleur dans ce que nous faisons.

Que pensez-vous de la génération actuelle des athlètes en voile de haute performance au Canada?
L’équipe de cette année était amusante à suivre – j’ai regardé chaque course. Sarah Douglas et Tom Ramshaw étaient mes choix bien entendus, et l’équipe vient de loin depuis nos dernières médailles. Je crois que de la perspective d’un Olympien plus vieux, un de la période précédant les nouveaux Jeux olympiques, c’est clair pour moi que les distractions que nous vivons en ces temps aujourd’hui, des dynamiques d’un sport en changement, le focus sur l’argent, et de la réalité de gagner, ce doit être un effort à temps plein, ça rend la route un peu plus difficile de ce que nous avions à vivre. Nous avons de grandes personnes qui mènent le tout présentement et je suis ébahi que la nouvelle génération se concentre également sur la santé mentale également. C’est tellement important.