John Ekels, qui a remporté la médaille de bronze en classe Soling aux Jeux olympiques de 1972 à Munich en compagnie de David Miller et de Paul Cote, a été intronisé au Temple de la renommée de la voile canadienne le 3 octobre 2021. Conversation « Sur le pont » avec le navigateur hollandais né en Indonésie qui est arrivé au Canada à l’âge de 20 ans environ.
Félicitations pour votre intronisation au Temple de la renommée de la voile canadienne. Comment vous sentez-vous?
C’est fantastique! C’est un grand honneur! C’est une vie de course. Les Olympiques étaient seulement une partie de celle-ci et j’ai compétitionné toute ma vie. C’était un grand honneur de représenter le Canada. Je suis né en Indonésie, je suis tout d’abord Hollandais et je suis maintenant Canadien depuis longtemps.
Vous avez remporté la médaille de bronze en classe Soling aux Jeux olympiques de 1972. Comment vous sentiez-vous lorsque vous avez réalisé que vous étiez sur le podium?
Ça semblait irréel! C’était la première vraie victoire pour les Canadiens. La première médaille pour les Canadiens était en 1932 contre 2-3 bateaux. Alors ça ne voulait rien dire puisqu’ils étaient les derniers. Je ne compte pas ça comme une victoire. Celle-ci était une vraie victoire et nous la voulions pour le Canada. La première médaille pour la voile.
Étiez-vous les favoris pour remporter une médaille?
Pas vraiment, c’était la Suède et les États-Unis. Les Anglais étaient également présents. Ils ne nous ont pas vraiment donné une chance.
Étiez-vous surpris lorsque vous avez remporté le bronze?
Nous étions vraiment surpris. Nous aurions du remporter l’argent mais une des courses a été annulée en raison du temps écoulé. Nous étions en première position dans cette course. Les Suédois et les Américains étaient loin derrière parmi la flotte. Nous aurions gagné l’argent. Ça n’a pas marché.
Vous avez remporté cette médaille avec David Miller et Paul Cote. Que vous souvenez-vous le plus de ces gars?
Nous sommes devenus de très proches amis même si je n’ai pas vécu à Vancouver pour un long temps. Nous avons fait équipe environ trois ans avant 1976 et je venais d’acheter un Finn. Je suis allé aux Championnats du monde de Finn et je l’avais acheté là parce que j’allais aux Jeux olympiques. Lorsque je l’ai ramené au club, David Miller m’a vu et m’a demandé de faire partie de son équipage. J’y ai pensé pendant longtemps et j’ai décidé que c’était la meilleure façon d’aller aux Jeux. J’ai donc vendu mon Finn et acheté un Soling. Ils avaient dans l’esprit d’y aller et je m’insérais bien dans l’équipe.
À l’exception de la médaille, quel est votre meilleur souvenir des Jeux olympiques de 1972?
Ma famille était là avec moi. Alors qu’elle était toujours en Hollande et que mon père avait un voilier, il a navigué avec eux jusqu’à Kiel et la famille était toute réunie. J’avais deux fils de six et huit ans et ils y étaient également; c’était donc une vraie affaire de famille. Pendant les quatre années que nous nous préparions, je n’avais pas vraiment de temps à passer avec les enfants.
Ces Jeux olympiques ont été assombris par l’attaque des membres de Palestinian Black September sur des athlètes israéliens et des entraîneurs? Est-ce que ça a affecté votre préparation/votre performance?
Kiel est loin de Muniche alors nous n’avons pas vraiment eu connaissance de la situation puisque nous étions si loin. C’était terrible pour le mouvement olympique.
Quel a été votre plus gros défi vers les Jeux olympiques de 1972?
Trouver l’argent pour le faire! Ça pris quatre ans et nous avons navigué à toutes les fins de semaine. Nous avons participé à beaucoup de régates et elles étaient toutes aux États-Unis. Mais à la fin, ça valu la peine.
Aux essais olympiques de 1972, vous avez remporté les huit courses. Comment avez-vous réalisé cela?
Nous avons eu une très bonne préparation et travaillé fort pendant quatre ans. Nous étions beaucoup mieux préparés que les autres bateaux canadiens. Nous nous entraînions à chaque fin de semaine.
Après les Jeux olympiques de 1972, qu’avez-vous fait?
J’ai arrêté de faire de la voile pendant quelques années et je suis ensuite déménagé à Vancouver pour finir à Philadelphie où je travaillais comme directeur général pour plusieurs compagnies. C’est là que j’ai acheté un Star. Je suis maintenant à Brockville, ON, pour les 10 dernières années.
Est-ce que vous faites encore de la voile?
Pas vraiment! Je m’en viens vieux à 80 ans. Je vais encore au club de yacht principalement pour boire!